2024 Reprises et miniatures

Ma peinture est message envoyé sans un mot,
Mais parfois ce langage a besoin d’une ligne,
D’un poème chantant où la rime souligne
Le feu de la passion qui axe son pivot.

Un dessein s’y dessine, un idéal éclot,
Qui dans sa perspective, apparaît comme signe,
Comme fuite d’un point où l’infini m’assigne
A chercher la lumière au-delà du falot.

Ma cathédrale est moins la figure de style,
Ou la carte postale évoquant une ville
Elle vit dans mon œuvre en symbole essentiel.

Sa verticalité, dimension qui jubile
Me guide en son chemin, véritable évangile
D’une Jérusalem s’élevant dans le ciel

Proyart le 26 juillet 2024

Au delà du portail naît l’intériorité
Ce lieu de ressenti où s’ancre la personne,
Où vibre le vécu entre chaque colonne,
Qui lèvent le regard avec autorité.

La pierre a effacé sa matérialité,
Pour créer un émoi où l’esprit s’abandonne,
Ici c’est le beauté intime qui ordonne,
Afin de transcender l’humble réalité.

Ce temple est comme un corps de chair figurative,
Alors que le dedans s’exprime en art abstrait
Préférant au concret l’ âme contemplative.

Passons donc la façade et son porche en retrait,
Pour marcher jusqu’au chœur sous la voûte en ogive,
Guidé par la lumière et par la perspective.

Proyart le 04 juillet 2024

Pour croître toute vie a besoin de lumière
Et l’esprit dans la nuit cherche le point du jour.
Ainsi notre raison dans l’absurde séjour
Voudrait y voir briller sa vérité première.

De plus, trois dimensions animent la matière,
Qui vers un point de fuite oriente son cours.
Le gothique devient l’objet d’un grand discours
Lancé à l’infini sans repos ni frontière

Le tableau se construit comme le quotidien,
Chaque ligne de force esquisse un méridien
D’une terre élevant une croix en ogive.

Il reste à achever cette réalité
Qui s’ouvre dans le rêve et dans l’éternité,
Et que je puis nommer lumière en perspective.

Proyart le 07 mai 2024

Oui, toute cathédrale est un lieu rationnel,
Où de la scolastique un goût analytique,
Ramène le grand tout au niveau de la brique,
Travers trop réducteur en rien émotionnel.

Monde géométrique et support matériel,
Elle applique en ses murs les lois de la physique
Stabilisant ainsi un élan dynamique.
Le savoir du maçon est ici essentiel

Autre son but pourtant est créer l’harmonie
Afin que par le beau notre âme y communie
Et s’en-.voûte en la nef arc en ciel virtuel.

Mon modeste travail est lui aussi duel :
L’esquisse est rigoureuse et architecturale
D’une œuvre qui se veut émotion cathédrale

Proyart le 08 mars 2024

Pourquoi métaphysique une angoisse m’étreint
Qui me pousse à chercher un sens à l’existence,
Plutôt que déguster l’absurde exubérance
D’une vie apaisée où aucun dieu n’est craint ?

Je m’interroge donc, rimant l’alexandrin,
Peignant ma cathédrale, haut lieu de signifiance,
Qui traduit cet élan habitant ma conscience,
Mais où je m’étourdis, ressassant mon refrain.

Or je n’ai pas choisi, mon chemin ou ma route,
Qui s’impose à mon cœur malgré l’ombre d’un doute,
Et je dois progresser, condamné pèlerin.

Je veux vers l’horizon marcher coûte que coûte,
Dans une perspective où se rêve la voûte
D’une nef éternelle offerte comme écrin.

Proyart le 02 mars 2024

Sa célèbre façade honore la cité
Qui la montre en relique et trésor d’un autre âge
Ou bien nous la présente en fond de paysage
Élément d’un décor à forte identité.

La cathédrale objet, objet très visité
Devenue un musée et tenue en otage,
Est dans ce cas réduite à la fonction d’image
Pour touriste cherchant quelque curiosité.

Et pourtant Notre-Dame est bien un personnage
Qui ose délivrer un tout autre message
Dès qu’on veut bien entrer dans son intimité.

Quand un chercheur de sens y fait pèlerinage,
Il perçoit dans sa nef l’émotion d’un langage
Qui lui parle d’amour et de sérénité.

Proyart le 03 février 2024