2021 Des cris, plein et l'écho vide
Le prêche de Saint Jean Baptiste
LA TOILE
Sous le pinceau la toile est un espace plan
Un châssis étriqué qu'encadre une frontière,
Un possible infini au sein de la matière,
Une vierge à couvrir au creux d’un cocon blanc.
Or voici que la Muse en caresse le flanc,
Que l'esprit la féconde incarnant sa lumière ;
Alors l'espace explose et l'âme prisonnière
Esquisse dans ce vide un fantastique élan.
Ce n'est qu'une illusion, un trompe l’œil habile,
Constate en double aveugle une raison stérile,
Sûre que naît l'émoi dans l'influx du cerveau.
Artiste, je me vis à un autre niveau,
Qui fou se plaît à peindre un rêve en perspective,
Dans plus de dimensions et vers une autre rive.
Proyart le 18/02/2021
Survivance
L’ESPACE VERTICAL
Rêve vertigineux d'espace vertical,
Illusion de réel que le concret condamne
Comme un juge en prison dans sa dimension plane
Inapte à dépasser son univers local.
Espoir d'un horizon autre qu'horizontal
Hors plancher réducteur de la raison profane
Attirant vers le ciel quelque aile diaphane
D'un Icare échappant à son destin fatal ;
Voilà donc les besoins d'un cœur qui ne peut taire
Le bonheur ascendant, plus noble et salutaire
Que le reflet stagnant d'un froid marais mental.
Venez vous envoler, c'est extraordinaire
Retrouver au sommet la force millénaire
Qui redresse l'humain dessus son piédestal.
Proyart le 04/01/2021
Au pied de la chaire
L’ELAN CATHEDRALE
Il s’exprime un élan dans toute cathédrale,
Sa pierre parle effort et verticalité,
D’un réel au-delà de la réalité,
Et d’une route à suivre en sa nef amirale.
L’harmonie est de mise, en scène théâtrale.
Dans un décor serein tout de tranquillité.
C’est l’art du bâtisseur dans la stabilité,
Le pilier du croyant, sa voûte magistrale.
Céans tout s’équilibre entre foi et raison
Pour glorifier l’esprit, la matière s’efface
Et la lumière luit dans le temps et l’espace.
Le divin règne ici, c’est du moins sa maison,
Macrocosme de gré de notre temple intime
Et de son même attrait pour la quête sublime.
Proyart le 22/05/2021
Marie Stella
CANTIQUE DE QUANTA
La matière n’est rien sans l’être qui l’observe,
Qui fait effondrer l’onde en sa réalité.
L’objet n‘est hors regard que probabilité,
L’abstraction d’un futur, d’un possible en réserve.
La beauté a besoin d’un amant qui la serve,
Car l’œuvre ne jaillit en matérialité
Que par d’un amateur la sensibilité,
L’écoute du langage et l’émoi de sa verve.
La cathédrale aussi attend l’admirateur
Pour devenir céans l’œuvre du constructeur
Qui l’exprima jadis en un verbe de pierre.
Et vous qui recherchez, comme moi la lumière
Voyez donc cet éclat qui transcende l’objet
Et restaure l’humain, véritable sujet.
Proyart le 26/12/21